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Les thérapies d'exposition
par réalité virtuelle

Les thérapies d'exposition par réalité virtuelle

Publié le 22 mai 2024

Je vous ai déjà parlé de l’exposition en thérapie cognitivo comportementale (TCC). Aujourd’hui, je voudrai insister sur un moyen technique très efficace : les thérapies d’exposition par réalité virtuelle (TERV).

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Grâce aux TCC, les thérapies d’exposition par réalité virtuelle ont vu le jour. Face à une situation qui génère une anxiété, notre premier réflexe est de fuir ou de se battre. Lorsque nous fuyons, nous apprenons à notre cerveau que cette situation est dangereuse et que la seule situation est de fuir. C’est le mécanisme qui fait apparaitre la phobie.

Le principe de l’exposition est le fait de se placer dans une situation jusqu’à ce que l’anxiété disparaisse. En effet, l’anxiété finit obligatoirement par disparaitre. On va ainsi couper l’association entre le stimulus qui génère de l’anxiété et la réponse d’anxiété. Pendant l’exposition, l’anxiété va augmenter, stagner à un plateau et redescendre. Votre thérapeute vous demandera à intervalle régulier à quelle intensité est cette anxiété, quelles sont vos sensations corporelles et de les évaluer en leur attribuant une note sur 10.

 

Plus vous allez vous exposer moins l’anxiété va monter haut et plus elle va redescendre vite.

Concrètement, comment se déroule une séance :

Dans un premier temps, le praticien paramètre les objectifs de la séance en fonction des objectifs du jour à partir de son ordinateur.  Vous allez porter le casque de réalité virtuelle, confortablement installé dans un fauteuil. Une fois dans l’exposition, vous allez sentir l’anxiété monter, monter... C’est normal, c’est la réponse que votre cerveau a apprise et automatisée. Votre anxiété ne va pas monter indéfiniment. Elle va finir par atteindre un maximum. Cette anxiété reste gérable et votre praticien est présent. C’est le moment le plus désagréable. L’anxiété va finir par redescendre. C’est une descente plutôt lente. Mais c’est tellement gratifiant : vous retrouvez un contrôle sur une situation qui jusque-là vous dépassait.

Lorsque l’anxiété sera suffisamment descendue votre thérapeute arrêtera l’exposition. Il vous préconisera des exercices à faire quotidiennement afin de vous entraîner entre les séances.

Votre thérapeute sera très attentif à vos évitements. Qu’est-ce qu’un évitement ? 

L’évitement est le moteur de la phobie, il vient la renforcer. 

Les évitements peuvent être : 

Comportementaux actifs (ce que l’on fait) : partir d’une situation, détourner le regard de la scène ; 

Comportementaux passifs (ce que l’on ne fait pas) : ne pas aller à un rendez-vous, ne pas partir en voyage pour ne pas avoir à prendre l’avion : l’objectif étant de ne jamais générer le sentiment d’anxiété ; 

Ce que l’on fait est facilement observable. Votre thérapeute peut voir si vous détournez le regard dans le casque. Bien sûr, il se rendra compte si vous n’effectuez pas les exercices d’exposition entre les séances ou si vous ne venez pas au rendez-vous 😊

 

Il existe également des évitements cognitifs c’est-à-dire l’évitement d’une pensée ou d’une image qui peut générer une pensée. Plusieurs façons de s’y prendre : la distraction, l’élaboration d’un scénario alternatif, les ruminations.

 

Aussi désagréable que la situation soit, vous n’êtes pas en danger, il ne peut rien vous arriver, vous êtes en sécurité. Il suffit d’attendre que l’anxiété redescende.

 

Le témoignage d’une patiente : 

 

Tout d’abord au début, on sait que l’on met le casque, que ce ne sera pas en vrai donc on pense maitriser mais par la suite on est vite pris par la réalité du décor. Pour ma part, il s’agit d’une peur du vide, de la profondeur, alors qu’au départ, je pensais que c’était la peur de l’eau mais en travaillant avec cette méthode, il s’avère que c’est la peur de la profondeur. Donc en situation je dois gravir des escaliers avec le vide en dessous avec un décor un peu " rude" et on est vite pris par notre peur, car on oublie totalement le fait que c’est du virtuel. Et effectivement les sensations, ainsi que les manifestations d’angoisse sont là !!

Après plusieurs décors, je m’aperçois que je commence à évoluer un peu mieux, les décors sont très réalistes et je suis prise complètement dans la situation que veut me faire prendre ma thérapeute. Petit à petit, j’avance, même si certaines fois je pense ne pas le faire, bon c est pas toujours facile !

 

​C’est très satisfaisant, car je crois au départ, ne pas pouvoir le faire et petit à petit j’arrive à avancer dans ce monde et je me laisse complètement envahir par ce que je vis, le virtuel n’existe plus, mais la réalité, prend le dessus.

C’est une très belle expérience, qui me permet peu à peu d’avancer, dans tous les sens du terme. On est très bien dirigé aussi bien par la personne qui nous parle dans le casque que par le thérapeute qui nous jauge au fur et à mesure de l’évolution de notre anxiété, et surtout prend bien en compte toutes les manifestations que notre corps nous envoie pendant cette expérience.

 

C’est vraiment extraordinaire ce que peut comprendre notre cerveau et surtout ce qu’il peut nous envoyer comme alerte pour la peur de la profondeur en ce qui me concerne. Je n’aurai jamais pensé que le virtuel puisse nous replonger dans le vrai monde avec ses décors et surtout que mon corps allait autant manifester ces sensations que je peux vivre dans la vraie vie.

 

Je n’ai pas fini, mais j’ai pu grâce à cette thérapie affronter certaines peurs, elles se sont radoucies. C’est vraiment quelque chose à faire car non violente et on avance comme on le souhaite, on reste toujours maitre de soi et de ses sensations, rien ne nous est imposé.

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